Effet d’une correction orthopédique sur le rendement énergétique
Cette article a été publié dans la revue Computer Methods in Biomechanics and Biomedical Engineering. Les auteurs sont : Anthony Bouillod, Marc Retali, Georges Soto-Romero, Emmanuel Brunet, Maxim Frémeaux, Johan Cassirame, Jacky Maillot & Frédéric Grappe .
L’anatomie humaine n’est pas une science exacte. Il n’est pas rare d’avoir une jambe plus courte que l’autre, en effet 9 personnes sur 10 auraient une différence de longueur des membres inférieurs (DLMI) [source] . Selon la différence entre les deux, le corps est capable de s’adapter. En cyclisme, une DLMI peut amener à une instabilité au niveau du bassin. Cette dernière va engendrer des mouvements de balancier. Le contre-la-montre est une discipline où le cycliste doit se battre contre le temps, son objectif est de rouler le plus vite possible tout au long du parcours, les coureurs adoptent donc des positions aérodynamiques. Des perturbations se font lorsqu’une partie du corps est en mouvement.
L’objectif de cette étude était d’analyser les effets de corrections orthopédique sur le rendement et le confort car ce sont deux déterminants de la performance en contre-la-montre.
Méthode :
Douze cyclistes licenciés à la Fédération Française de Cyclisme ont pris part à cette recherche. Après un examen clinique, ils ont été divisé en deux groupes : le groupe contrôle et le groupe test. Ils devaient réaliser deux tests de 11 minutes (avant et après correction orthopédique) sur leurs vélos de CLM à différents niveaux d’intensités (via le Hammer) : 3W/kg , 3,5W/kg et 4W/kg, les échanges gazeux étaient mesurés via un Metalyzer 3B-R3. Après un premier test, les coureurs devaient réaliser l’examen orthopédique: ceux qui n’avaient pas de DLMI étaient intégrés au groupe contrôle, et ceux présentant une DLMI ainsi qu’une inclinaison du bassin étaient envoyés dans le groupe test. Ensuite, ils effectuaient une seconde fois le test de 11 minutes.
Résultats :
Concernant les résultats, le premier point analysé était le rendement: les auteurs n’ont pas constaté de différence significative entre avant la correction et après pour le groupe test, il en est de même pour le groupe contrôle. Mais si l’on regarde au cas par cas dans le groupe test, 3 cyclistes ont augmenté leur rendement et les 3 autres l’ont diminué. La deuxième observation concernait le confort, il n’y a pas de différence significative entre avant et après.
Conclusion :
Une correction orthopédique permettrait d’augmenter le rendement (+5,7%) mais aussi le confort (+4,5%). Une augmentation du rendement induirait une augmentation de la puissance de +5,7%.
L’article est à retrouver sur Researchgate :