Le monde du cyclisme a connu une transformation significative ces dernières années, marquée par l’essor de l’entraînement personnalisé. En 2017, lorsque je me lançais en tant qu’entraîneur indépendant, peu de coureurs bénéficiaient d’un entraîneur personnel. Cependant, aujourd’hui, il est presque inimaginable pour un cycliste compétiteur de ne pas avoir un coach pour structurer et optimiser ses séances d’entraînement. Retour sur mon parcours.
En 2017 je me lançais en tant qu’entraîneur indépendant. J’entraînais déjà quelques amis, mais suite à l’obtention de mon master 2 cette activité allait devenir mon activité professionnel. Au tout début, je n’utilisais pas de plateforme, trop onéreuse et surtout trop compliquée pour mes athlètes. J’avais essayé de faire quelque chose de simple, efficace et productif. Je partageais une feuille Google Sheets avec chaque cycliste.
Cette feuille était composé d’un tableau divisé en deux parties, la première me concernait, je complétais le programme que l’athlète devait réaliser. La deuxième partie appartenait à l’athlète, il devait faire son retour de séance : distance, fréquence cardiaque, RPE, puissance et bien entendu, son commentaire post-entraînement. Bien que cette solution n’ait certainement pas été la meilleure, elle s’est avérée efficace. Pas besoin d’envoyer un fichier Excel en mail, l’accès était instantané.
Puis j’ai eu la possibilité d’utiliser Velobook. Cette plateforme a facilitée mon travail, en centralisant toutes la collecte des données : RPE, fichiers, etc…
Seul soucis, l’import des fichiers n’était pas automatique comme les plateformes actuelles. À côté de Velobook, je bricolais les fichiers avec Golden Cheetah (logiciel open source), puis j’ai cassé la tirelire pour acheter le logiciel WKO. Concernant ma philosophie d’entraînement, elle n’est pas beaucoup différente de celle d’aujourd’hui : j’ai toujours fonctionné à l’individualisation, avec un programme mis à jour chaque semaine pour pouvoir adapter et réagir efficacement. La différence notable se situe pour les zones d’entraînement où j’utilisais la PMA comme référentielle et établir mes zones selon l’échelle ESIE.
Fin 2019 / début 2020, j’ai eu l’opportunité de basculer sur Nolio, un choix pas simple au départ, car il faut se ré-adapter et mettre en place de nouvelles routines pour être efficace. Mais avec Nolio, terminé le fichier Google Sheets, tout se fait directement sur cette plateforme, notamment grâce aux deux calendriers : prévu et réalisé. De plus, Nolio se synchronise à Garmin Connect et Strava pour récupérer l’ensemble des fichiers, ce qui facilite le retour des athlètes après chaque séance. Et j’ai remarqué que lorsque la collecte des datas est simplifiée pour l’athlète, que l’outil est facile à utiliser, il adhère beaucoup plus.
En d’autres termes, je n’ai plus à demander à mes athlètes de fournir systématiquement leurs retours de séances, ils le font de manière automatique. En plus de la PMA, j’inclus progressivement les tests 20min afin de calculer une FTP. Je trouvais que les zones “endurance” établies à partir de la PMA étaient un peu haute, alors que celles calculées à partir de la FTP étaient plus cohérentes.
Puis le monde fait face au covid, pour moi ce fut une période très intéressante. J’ai pu prendre (énormément) de temps pour lire et relire des articles scientifiques, me repencher dans la physiologie humaine afin de décrypter correctement les différentes filières énergétiques (ajouter lien vers article blog cyclisme perf). J’ai aussi pris le temps pour écouter différents podcasts, notamment ceux avec Inigo San Millan où il aborde le lactate. J’écoute, je creuse la physio, je note.
Depuis, j’utilise toujours Nolio pour collecter les données et mettre en place les séances. La plateforme a évoluée et apporte des nouveautés régulièrement. WKO me sert encore, d’une part pour la « FTP modélisée » qui se rapproche de la puissance critique et d’autre part pour quelques charts que j’ai créé sur des points précis.
À côté j’utilise l’application Notion sur laquelle j’ai une fiche pour chaque cycliste que j’entraîne afin d’annoter tests, emplois du temps, objectifs et toutes informations que je juge utile. Excel me sert encore un petit peu pour la collecte des datas et pour la planification. Je prône toujours l’individualisation de l’entraînement. Depuis 2017, j’ai accompagné des centaines de cyclistes, et la chose que j’ai remarqué c’est que chaque sportif est différent ! Il faut individualiser pour prendre en compte les qualités, les disponibilités, les objectifs… Mes zones d’entraînements ont évoluées depuis quelques années avec l’utilisation de la puissance critique . Cette dernière remplace la FTP chez moi.
J’ai aussi intégré le profilage physiologique via les tests lactate afin de déterminer les deux seuils. L’évolution de la lactatémie à l’effort est un très bon indicateur pour calibrer / contrôler les zones d’entraînements établies. Je limite aussi le nombre de cyclistes que j’accompagne, je souhaite garder une certaine relation, connaître la personne, etc… Je ne veux pas qu’un cycliste soit un simple numéro. Que ce soit un cycliste professionnel ou un athlète amateur, mon accompagnement reste le même : accompagnement individuel, échanges presque quotidien. Mon travail est d’aider les cyclistes à atteindre leurs objectifs.
En résumé, mon parcours d’entraîneur a suivi une trajectoire marquée par la simplicité initiale d’une feuille Google Sheets jusqu’à la facilité de Nolio. La période de la pandémie m’a donné l’opportunité d’approfondir mes connaissances en physiologie et de perfectionner mes méthodes.
Aujourd’hui, avec mon approche individualisée renforcée par la puissance critique et les tests lactate, j’accompagne mes cyclistes vers leurs objectifs. La qualité prime sur la quantité, et chaque athlète, qu’il soit professionnel ou amateur, mérite une attention personnalisée pour atteindre son plein potentiel. Mon engagement reste inchangé : guider les cyclistes vers le succès avec des échanges réguliers et une approche authentique.
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