Les TSS ou Training Stress Score sont une métrique obtenue lorsqu’on utilise un capteur de puissance. Cette notion a été développée par Andrew Coggan, scientifique et auteur de deux livres avec pour thématique l’entraînement. Les TSS sont calculés à partir de plusieurs paramètres : durée, FTP, Puissance Normalisée et Facteur d’intensité (ces termes ont été définis lors d’un article précédent « Lexique de l’entraînement« ).
Des récents échanges sur Twitter concernant les TSS m’ont confirmé mon utilisation sur les Training Stress Score .
With apologies, the TSS just makes me LAUGH as a physiologist, CRY as a «coach» for athletes who somehow believe this made up metric is something they should follow religiously, and YAWN as an athlete who knows better and does not give the number 2 seconds worth of attention.
— Stephen Seiler (@StephenSeiler) May 30, 2020
Ces tweets concernent principalement l’utilisation des TSS au quotidien. Certains ne jurent que par eux pour évaluer la charge d’entraînement …
Les TSS sont donc obtenus après chaque entraînement via le calcul suivant :
[ (Durée * NP * IF) / (FTP*3600) ] * 100.
Cette valeur refléterait la difficulté de la séance. En théorie, plus la valeur est élevée plus la séance a été difficile. Coggan a proposé une classification pour caractériser l’entraînement en fonction du nombre de TSS :
– Entre 0 & 150 TSS : entraînement peu intensif
– Entre 150 & 300 TSS : entraînement modéré
– Entre 300 & 450 TSS : entrainement intensif
– > à 450 TSS : entraînement très intensif
Mais pour que la valeur des TSS soit correcte, il faut que la FTP soit correctement déterminée. Premier petit biais puisque pour déterminer la FTP on réalise un test de 20 minutes que l’on multiplie par 0,95 en théorie. Les TSS peuvent donc augmenter ou diminuer juste en changeant un seul paramètre : la FTP. Ainsi une FTP diminuée de 4% entraîne une augmentation des TSS de 8% !
Deux sorties peuvent avoir la même valeur de TSS mais les effets induits sur l’athlète seront complètement différents. Par exemple, pour une de mes sorties endurance de 3H j’ai eu 150 TSS et pour une sortie avec du travail de PMA (2H de vélo avec 3 séries de 7 x (30sec i5 + 30sec i2) – 3min entre chaque série) j’ai obtenu 125 TSS. Les valeurs sont relativement proches mais mon ressenti n’est pas le même.
Scientifiquement les TSS n’ont jamais été validé pour le suivi de la forme. Plusieurs publications ont inclus les TSS dans leurs études comme Dajo Sanders sur le monitorring de l’intensité et la fatigue sur un Grand Tour (https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/02640414.2017.1388669).
Le suivi de la forme via les TSS
A partir des TSS il est possible de calculer : CTL (Chronique Training Load : moyenne des TSS sur 42 jours – représente la forme), ATL (Acute Training Load : moyenne des TSS sur 7 jours – représente la fatigue) et le TSB qui est la différence entre le CTL et l’ATL. Une fois toute ces données inclues dans un logiciel comme WKO5 ou une plateforme comme Nolio il est possible d’obtenir un graphique.
La charge d’entraînement est donc évaluée / calculée qu’à partir des watts et de la FTP. Avec cette méthode le ressenti de l’athlète n’est pas pris en compte. Ce modèle est très mathématique.
En conclusion, le suivi de la forme – charge d’entraînement est un modèle complexe et les TSS à eux seuls ne font pas tout…
Pour le suivi de mes coureurs, j’utilise différentes métriques pour individualiser mon travail en fonction des réponses et adaptations.