S’entraîner avec un capteur de puissance en cyclisme : guide complet

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Le capteur de puissance est devenu l’outil de référence pour l’entraînement.
Comme son nom l’indique, cet outil sert à mesurer la puissance. En réalité, il mesure la force appliquée sur la pédale et calcule la puissance en fonction de la cadence de pédalage.
Cette puissance s’exprime en watts.
Personnellement, j’utilise la puissance depuis plus de 10 ans. J’ai acheté mon premier SRM en 2011.
Le capteur de puissance ne va pas révolutionner la manière de s’entraîner (quoique…), mais il permet surtout d’apporter de la précision — à condition d’avoir un capteur fiable : SRM et les pédales Assioma, par exemple, sont des valeurs sûres.
Voici comment j’utilise la puissance :

Zones d’entraînement

C’est, pour moi, le point le plus important.
À partir d’un ou de plusieurs tests, il est possible de déterminer des zones d’entraînement. À mes débuts, j’utilisais la Puissance Maximale Aérobie (PMA) comme référence, mais depuis quelque temps, je me base sur la Puissance Critique. Celle-ci s’obtient grâce à deux tests : un court (entre 3 et 6 minutes) et un long (entre 12 et 20 minutes). J’explique tout cela dans ma formation La Puissance Critique : de la théorie à la pratique.
Une fois la puissance critique déterminée, il devient facile de définir les zones d’entraînement. Un calculateur est disponible ici.
J’utilise un modèle à 7 zones :

• Zone 1 : très basse intensité, idéale pour la récupération et l’endurance.

• Zone 2 : zone d’endurance, idéale pour développer les mitochondries.

• Zone 3 : endurance ++, car elle génère une fatigue importante.

• Zone 4 : seuil, à partir de ces watts, l’effort devient difficile.

• Zone 5 : PMA / VO2max. L’intensité se rapproche de notre VO2max, mais le temps de maintien est assez réduit.

• Zone 6 : efforts glycolytiques, très courts mais très intenses.

• Zone 7 : puissance maximale, les sprints.

Avec les zones établies, il est plus facile de planifier ses entraînements et d’analyser la distribution des intensités (qui contribue, selon moi, à la charge d’entraînement).

Le Profil de Puissance Record

En accumulant les données d’entraînement et de course, on peut créer ce qu’on appelle un Profil de Puissance Record (ou PPR).
Pour faire simple, il s’agit de la meilleure performance (en watts) sur toutes les durées possibles. Le PPR commence à 1 seconde et peut s’étendre sur des durées très longues.

PPR de 2 années

J’utilise le profil de puissance record pour :

• comparer la progression entre chaque saison,

• distinguer le PPR en course et à l’entraînement,

• évaluer/quantifier les différents efforts (par exemple, comparer un effort de 20 minutes avec le record sur 20 minutes),

• analyser la durabilité : en fonction de la discipline, la durabilité est un facteur clé de performance. Il faut être capable de produire des watts malgré un certain niveau de fatigue.

Il est important d’avoir un PPR fiable. N’hésitez pas à supprimer les valeurs suspectes (causées par un bug du capteur, par exemple).

Charge d’entraînement

La puissance permet également de mesurer la charge d’entraînement. En effet, elle représente une charge externe.
Coggan a développé un ensemble de métriques (à lire ici) pour quantifier cette charge.

évolution du TSB sur une saison


Pour simplifier, une fois que l’on connaît la FTP (ou Puissance Critique 😉), on peut calculer les TSS, qui représentent la charge de chaque séance.
La FTP est une métrique de référence utilisée par de nombreuses plateformes comme TrainingPeaks, Strava ou Garmin Connect. Les calculs dérivés de cette métrique sont intégrés à ces outils, et je m’appuie sur eux dans le cadre du suivi des entraînements.

Utilisation « optimale » du capteur

Le capteur est un outil incontournable pour moi. Cependant, il est essentiel de savoir aussi s’en détacher parfois, en croisant les données de puissance avec le ressenti (la perception), ou bien encore la fréquence cardiaque !

J’ai également conçu une formation intitulée Utiliser la puissance au quotidien pour améliorer ses performances. Cette formation explique :

• comment bien utiliser la puissance,

• collecter et interpréter les données,

• mettre en place des tests terrain pour définir les zones,

• mesurer la distribution des intensités,

• utiliser la puissance critique pour suivre les progrès et prédire les performances.

Quelques conseils pour débuter avec un capteur :
• Affichez la puissance moyenne sur 3 secondes sur votre compteur (plus stable que la puissance instantanée).
• Calibrez le capteur de puissance (chaque marque a son propre mode de fonctionnement).
• Vérifiez que la longueur de la manivelle indiquée sur le compteur est correcte.
• Mettez à jour le capteur de puissance ? Attendez parfois un peu pour vérifier que la mise à jour n’entraîne pas d’autres problèmes.

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