Premier article d’une longue série sur les métriques des sports d’endurance et plus précisément en cyclisme.
On entend régulièrement parler de VO2 / VO2max, que Chris Froome aurait une VO2max de 84,6 mL/min/kg ou bien David Gaudu qui aurait 92 de VO2…
Notre corps humain a besoin d’oxygène pour fonctionner. L’oxygène est utilisé par l’organisme pour transformer les substrats énergétiques en énergie.
C6H12O6 + 6O2 -> 6CO2 + 6H2O + ÉNERGIE
Formation d’ATP à partir des glucides
Les molécules d’oxygène sont transportées des poumons vers les muscles via des transporteurs très connu : les globules rouges.
VO2max est le diminutif de Volume d’Oxygène Maximale. Cet état est obtenu lorsque l’organisme est à ses capacités maximales de transports d’oxygène vers le sang. Le sportif est à fond, très essoufflé et cherche un maximum d’air !
Elle est mesurée en mL / min ou en mL/min/kg pour pouvoir comparer les athlètes entre eux (comme pour les watts par kilogrammes).
Pour « schématiser », le VO2max c’est comme le nombre de chevaux d’une voiture.
Comment est mesurée la VO2max ?
Pour évaluer cette métrique il faut un équipement spécifique : un analyseur d’échange gazeux via un masque. Plusieurs marques existent : Metamax, Metalyzer, VO2Master, … Les tests dit de VO2max peuvent se faire sur le terrain ou en laboratoire avec des protocoles spécifiques.
En laboratoire, il faut faire un test incrémental. Les échanges O2/CO2 de l’organisme sont mesurés via le masque.
Ces tests peuvent être réalisés à l’hôpital, ou dans des entreprises spécialisées comme Sport Science Expertise (Reims) ou encore SportTesting.
Il est aussi possible d’estimer la VO2max via des tests indirects comme le test de Cooper ou encore grâce à des algorithmes comme ceux de Garmin, WKO, …
La VO2max, un facteur limitant ?
Avoir une grosse VO2max est très important pour les sports à dominante aérobie. Il faut de l’oxygène pour transformer les lipides et glucides en énergie. Plus la VO2max est importante, plus l’athlète est fort dans le domaine aérobie.
Les coureurs jouant le classement général des grands tours ont très souvent une très grosse VO2, mais avoir une grosse cylindrée ne fait pas tout ! Pendant longtemps scientifiques et entraineurs ont pensé que la VO2max était un facteur limitant de la performance. Plusieurs études et cas concret ont montrés que pour une même VO2max les résultats pouvaient être très différents. D’autres paramètres sont à prendre en compte : efficacité du pédalage, seuils lactate, temps limite … Nous reviendrons prochainement sur les déterminants de la performance en cyclisme.
PMA, VMA, quels liens avec la VO2max ?
PMA et VMA sont deux abréviations. En cyclisme nous utilisons la Puissance Maximale Aérobie (PMA) qui n’est autre que la puissance à laquelle l’athlète est à sa VO2max. La VMA correspond à la Vitesse Maximale Aérobie, cette métrique est utilisée en course à pied et c’est tout simplement la vitesse à laquelle l’athlète est à VO2max.
VMA et PMA sont utilisées à l’entraînement pour définir des zones de travail. Il est plus facile de cibler des watts ou une allure que des pourcentages de VO2max car il faudrait utiliser un masque pour évaluer les échanges gazeux à l’entraînement.
La VO2max est-elle entrainable ?
Oui et non ! Pour les cyclistes très peu entrainé travailler la PMA via des exercices intermittent du type 30/30 va permettre de progresser dans cette thématique. En revanche, chez les sportifs de haut-niveau les résultats seront moins importants du fait que la génétique influence la VO2max.
