Pour appuyer sur les pédales, il faut produire de la puissance. Cette dernière est la résultante du couple de force appliqué sur la pédale (en N.m) et la vitesse angulaire (”vélocité” – Rad.s). Et cette puissance a pour unité les watts !
Les watts sont donc la Puissance Mécanique que l’athlète produit pour avancer et réaliser son effort. Mais cette métrique ne permet pas de déterminer le fonctionnement physiologique, et donc de connaître comment interviennent les filières énergétiques. Avec les watts, on peut uniquement faire des estimations.
Pour pouvoir produire l’ATP notre organisme a à sa disposition trois filières énergétiques qui sont :
- filière oxydative : transforme les glucides et lipides en ATP via oxydation dans Cycle de Krebs
- filière glycolytique : les molécules d’ATP sont issues du glucose et glucogène
- filière des phosphagènes
Terminé les appellation aérobie – anaérobie ! Ces dénominations sont anciennes, et surtout plus d’actualité (Brooks, 2021).
Via l’utilisation de la puissance, il est donc possible de réaliser des estimations des seuils.
Personnellement ça me donne des indicateurs, même si je sais pertinemment que je suis dans une approximation. On arrive sur une des limites de l’utilisation de la puissance.
Pour compenser cette limite, et déterminer avec précision les seuils métaboliques, il faut utiliser le lactate ou la VO2.
Qu’est ce que le lactate ?
Contrairement aux idées reçues, le lactate n’est pas produit lors d’un effort anaérobie (sans présence d’oxygène) mais il est produit de manière continu par notre organisme. Les lactates sont créés par l’organisme lors de la dégradation des glucides en pyruvates (glycolyse) mais aussi via l’enzyme LDH (lactate-déshydrogénase) qui transforme un pyruvate et 2 ions H+ en une molécule de lactate.
Plus l’effort est intense plus des molécules de lactate vont être produites.
Pourquoi mesurer le lactate ?
La lactatémie, qui est la mesure du taux de lactate dans le sang, peut être utilisé comme un marqueur d’intensité.
Mesurer lactate permet de déterminer les deux seuils, qui sont des éléments importants pour les sports d’endurance (Laursen and al., 2013)
Le 1er seuil est lié à l’endurance, à ce niveau les quantités de lactates sont stables car l’organisme recycle la totalité du lactate produit. Ce premier seuil détermine la frontière entre effort modéré et effort intense. Rouler sous ce premier seuil permet de travailler la “vraie endurance” et de récupérer facilement (Seiler and Kjerland, 2006 ; Seiler, Stephen and Espen Tønnessen., 2009)
Dès que le 1er seuil est passé, la lactatémie augmente.
Le 2ème seuil correspond à l’état d’équilibre entre production des lactates et recyclage de ces derniers. Dès que ce second seuil est passé, la lactatémie va augmenter car l’organisme ne peut pas recycler plus !
Comment mesurer la lactatémie ?
La lactatémie se mesure via le prélèvement d’une petite goute de sang. Il faut mettre cette gout de sang sur une bandelette de réactif, et placer cette bandelette dans un analyseur de lactatémie. Après quelques secondes de mesure, une valeur de lactatémie apparait à l’écran.
Pourquoi connaître ses seuils ?
Connaitre les deux seuils permet de mieux connaître l’athlète.
.En effet, grâce à la lactatémie et le détermination des seuils, il est possible de
- mieux comprendre le fonctionnement physiologique de chaque cycliste
- déterminer des zones d’entraînements et orienter les entraînements
- quantifier une progression
Réaliser un test lactate
Si le lactate vous passionne, vous pouvez suivre la formation “Lactate Testing : la méthode complète” réalisé par Mathieu sur la plateforme de formation Cyclisme-Performance
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