Cette étude a été réalisée par Anthony Bouillod, Julien Pinot, Georges Soto-Romero, William Bertucci et Frederic Grappe. L’objectif était de comparer plusieurs capteurs de puissance (moyeu Powertap, manivelle Stages et pédales Garmin Vector) à la référence actuelle : le pédalier SRM.

Protocole

Un cycliste a participé à cette étude. Son vélo fut équipé des différents capteurs, ces derniers avaient un compteur chacun pour pouvoir réaliser les enregistrements (à 1Hz). Avant chaque session, les capteurs étaient calibrés selon les recommandations des différents constructeurs. Le SRM a eu le droit à un étalonnage statique via la méthode des poids. Le protocole comprenait trois parties de manière à se rapprocher des différentes intensités réalisées en compétition : un incrémental sub-maximal, un test continu de 30 minutes et différents sprints. Les deux premières parties du protocole se sont déroulées sur un tapis roulant motorisé et les sprints sur un home-trainer (Cateye). Ce protocole a été réalisé 3 fois de manière à évaluer la reproductibilité. Un sortie sur le terrain a aussi été réalisée.

Incrémental sub-maximal

Différents niveaux de puissance ont été testé : de 150W à 350W avec plusieurs cadences de pédalage (60 – 80 – 100 rpm) et deux positions (assis/danseuse).  Au final, les auteurs ont récolté 30 fichiers par sessions [(5 puissances * 3 cadences) * 2 positions].

Test continu de 30 minutes

Le cycliste devait réaliser 30 minutes à une vitesse de 21km/h à une cadence de 80 tours/minutes. La tapis était incliné de manière à simuler une pente de 3%.

Sprints

3 sprints étaient réalisés avec 3 braquets différents : 53/15; 53/17 et 53/19. Le home-trainer Cateye était réglé de manière à simuler une pente de 7%. Les sprints duraient 8 secondes.

Sortie terrain

Une sortie de 2h a été réalisée. Les différentes conditions testaient en laboratoire ont été reproduite sur la route: plusieurs cadences, les 2 positions et les niveaux de puissance.

Résultats

Validité

Pour la partie incrémental sub-maximal différentes corrélations ont été trouvées entre les capteurs testés et le SRM.

Lors du test continu de 30 minutes, aucune différence significative a été trouvée . Voici les différents coefficients de variation obtenus : 2.8% (SRM), 3.6% (Powertap), 3.6% (Stages) and 2.0% (Vector).

Concernant les sprints, les auteurs n’ont pas trouvé de différence significative pour la puissance maximale (1seconde).

En revanche sur le test de terrain ils ont remarqué différents points : sur certaines parties du PPR le capteur de puissance Stages sous-estime comparé au SRM; idem pour les Garmin Vector.

Sensibilité

Les différentes cadences de pédalage n’ont pas influencé les capteurs de puissance testés. En revanche, pour une même vitesse un changement de position (assis –> danseuse) induit une augmentation de puissance : +2,1% pour le SRM, +2,4% pour le Powertap et -4,4% (!!!) pour le Stages.

Reproductibilité

Aucune différence significative a été trouvé pour l’ensemble des capteurs.

Discussion

Les auteurs confirment les études précédentes concernant le moyeu Powertap : ce capteur de puissance est valide ! En revanche, le Stages n’a pas cette chance là, il sous-estime la puissance sur différentes zones du PPR, mais aussi lorsque le cycliste est en danseuse. Les  Garmin Vector sont valides lors de l’incrémental sub-maximal, mais sur le PPR terrain il y a quelques différences tout comme sur les sprints.

Les capteurs de puissance SRM et Powertap peuvent être utilisés par les entraîneurs grâce à une très bonne précision et sensibilité. Il faut prendre avec précaution les données fournies par le Stages (qui multiplie par 2 la puissance mesurée sur la jambe gauche) et les Vector.

Vous pouvez retrouver cet article sur Researchgate : https://www.researchgate.net/publication/311664675_Validity_Sensitivity_Reproducibility_and_Robustness_of_the_Powertap_Stages_and_Garmin_Vector_Power_Meters_in_Comparison_With_the_SRM_Device