La PMA ou Puissance Maximale Aérobie est devenue un terme régulièrement employé dans le monde de la grande boucle. Les cyclistes s’équipent de plus en plus de capteurs de puissance, et la PMA fait partie intégrante de l’entrainement.
La Puissance Maximale Aérobie …
La PMA est donc la puissance maximale (en Watts) atteinte à VO2 Max (lorsque l’athlète est au maximum de ses capacités aérobies). En cyclisme, la PMA permet de déterminer les zones d’entraînements (échelle ESIE, Fred Grappe): chaque zone correspond à un pourcentage de puissance.
Il existe plusieurs « méthodes » pour évaluer cette dernière: en laboratoire, sur home-trainer ou sur le terrain. Mais la PMA est protocole-dépendante, c’est-à-dire qu’il n’existe pas de protocole de référence pour la déterminer (Davis et al., 1982 ; Faria et al., 2005)
Evaluation de la PMA en laboratoire
Une corrélation significative entre la PMA évaluée, mesurée en laboratoire et la performance en cyclisme en contre la montre (CLM) a été observée dans différentes études (Hawley et Noakes, 1992 ; Bentley et al., 2001). L’évaluation de la puissance maximale aérobie en laboratoire est très souvent couplée à la mesure des échanges gazeux (pour déterminer la VO2max). Ces tests se déroulent dans un centre hospitalier, un centre médico-sportif, ou encore dans les clubs de haut-niveaux. Le sportif doit pédaler sur un cyclo-ergomètre, le protocole dépend souvent du lieu où le test se déroule. Le test se termine lorsque le cycliste a atteint sa VO2max. Ces données recueillies en laboratoire sont précises, mais ne sont pas forcément représentatives de celles d’un athlète en situation réelle de locomotion, notamment en compétition. Par exemple, la puissance maximale développée en sprint est différente entre les conditions de laboratoire et de terrain (Bertucci et al., 2005).
La PMA sur home-trainer
Il est possible d’évaluer sa PMA depuis chez soi. En effet, avec les nouveaux home-trainers sur le marché, il est possible de programmer un protocole. Ce test se déroule de manière incrémental : la difficulté augmente progressivement toutes les 2 minutes. Le premier palier commence à 100W, et l’incrémentation correspond à 25 ou 30W. L’exercice se termine lorsque le coureur ne peut plus maintenir la puissance imposée.
Pour obtenir la PMA, il faut appliquer la formule ci-dessous :
PMA = Pméca avant dernier palier + [Pméca dernier Palier – Pméca avant dernier palier) x t dernier palier]
Obtenir la PMA sur le terrain
Les tests de terrain sont les tests qui se rapprochent le plus de la réalité. En effet, ils se déroulent en condition réelle de locomotion. Le cycliste utilise donc son vélo et son capteur de puissance (ce point est très important, sinon il n’est pas possible de mesurer les watts…). Le protocole varie selon les entraîneurs mais le principe reste le même : réaliser la meilleure performance sur une certaine durée. Cette dernière est comprise entre 4 et 5 minutes. Julien Pinot (entraîneur Groupama-FDJ) a montré lors des recherches pour sa thèse que la PMA se situerait à 4min17. Nimmerichter et al. (2010), ont également montré qu’un test de terrain de 4 min était un prédicteur fiable de la PMA mesurée lors d’un test incrémental en laboratoire, et de la performance aérobie en règle générale. Plus récemment, Bouillod et al. (2014) ont cherché à analyser la relation entre la PMA et la Pméca mesurée à partir d’un contre-la-montre de 4 min (CLM4min), réalisé dans différentes conditions (laboratoire, plat, montée), afin de déterminer l’influence du terrain lors d’efforts associés à PMA. Le CLM4min semble alors être un bon prédicteur de la PMA, permettant la détermination de différentes zones d’intensités, adaptées aux conditions d’entrainement rencontrées. Selon ces auteurs, ces résultats montrent que les entraîneurs pourraient dans un premier temps se baser sur les résultats du CLM4min pour construire le processus de suivi d’entrainement et déterminer les différentes zones d’intensité du cycliste.
La PMA via le PPR
Julien Pinot a mené d’autres travaux (« Determination of Maximal Aerobic Power on the field in cycling » Pinot J et Grappe, 2014 – Journal of Science and Cycling) lors de sa thèse, dont un concernant la mise en place d’une « méthode d’évaluation de la PMA et de l’endurance aérobie en cyclisme sur le terrain ». Cette méthode prend en compte le profil de puissance record (PPR) du cycliste. Lors du calcul, les puissances réalisées entre 1 secondes et 4 heures sont prises en comptes. Cette procédure permet d’obtenir la puissance maximale aérobie et le temps de maintien de cette PMA à partir d’un modèle statistique. Cela nécessite d’avoir un PPR valide (sur une longue durée).